Diamant d’Opéra Magazine pour notre Dido & Aeneas !
Actualité publiée le 1 décembre 2022
Notre premier Album Dido & Aeneas a été récompensé par un Diamant d’Opéra Magazine! Merci pour cette belle critique et la reconnaissance accordée à notre travail !
« Si l’abondante et exceptionnelle discographie de Dido and Aeneas (1689) a de quoi intimider les interprètes, elle n’a pas découragé l’équipe épatante réunie autour de Jonas Descotte et son ensemble Les Argonautes. Pour leur premier disque, enregistré en studio, en septembre 2021, le jeune chef, basé à Genève, et ses camarades témoignent d’une hauteur de vue tout à fait remarquable, sur le bref chef-d’œuvre de Purcell.
D’une éloquence sans fard, d’une profondeur de ton saisissante, cette version subjugue au plus haut point par sa concentration unique, sa maîtrise et son raffinement. Le choix porté sur un soutien instrumental épuré (huit instrumentistes) est, pourtant, à double tranchant. Car, si l’effectif réduit préserve de certaines difficultés, en termes de mise en place, il aiguise aussi considérablement les contours de la partition, avec le risque inhérent d’entraîner une relative aridité.
Jonas Descotte évite cet écueil, parvenant, au contraire, à stimuler le drame, à sublimer les accents. Toujours inventif et convaincant dans ses intentions, il ose de vrais et beaux élans, des coloris ténus, de séduisantes inflexions rythmiques. Il faut dire que les instrumentistes donnent constamment le meilleur d’eux-mêmes : soucieux de la cohérence des timbres, ils unissent leurs sensibilités, pour offrir une pâte sonore tour à tour expansive, délicate et subtile. Et le plaisir est le même du côté des voix.
Le viril Aeneas (Énée) de Renato Dolcini, la divine Belinda de Julie Roset, l’intense Magicienne d’Anthea Pichanick, le brillant Marin de Pierre Arpin, l’Esprit agissant de Léo Fernique et la fine Dame d’honneur d’Ana Vieira Leite rivalisent d’aisance et d’expressivité.
La Dido (Didon) de Camille Allérat mérite, naturellement, qu’on s’attarde un peu plus sur elle, ne serait-ce que pour son illustre lamentation («When I am laid in earth»). D’une voix idéalement conduite, la soprano française livre une incarnation extrêmement sensible de la souveraine carthaginoise. Son timbre à la fois pur et sensuel, sa ligne toujours frémissante et habitée, son attention au texte, voire son léger vibrato, donnent à sa plainte conclusive une tonalité éminemment touchante.
En complément de programme, Circe (1690) montre à nouveau, si besoin était, les affinités de ce jeune ensemble savec les harmonies versatiles de Purcell.
À tous égards, un premier disque réjouissant ! »
Cyril Mazin